S. Marbehant 21/11/2014

Soutenance publique de thèse de Sylvain Marbehant 21/11/2014

« Concevoir le contexte de l’architecture.
Réalité habitée et réalité projetée dans trois doctrines du 20e siècle »

Cette thèse de doctorat développe un questionnement de nature épistémologique à propos du domaine architectural et des connaissances qui lui sont associées.

Le contexte d’une œuvre architecturale, notion centrale du discours sur l’architecture, rassemble l’ensemble des conditions matérielles, sociocognitives et culturelles qui donne du sens à l’œuvre. Le contexte d’une œuvre est une interprétation à la fois singulière et relative, ambivalence que cette étude prend comme prétexte à un questionnement de portée plus générale.

Un examen rapide de l’évolution de la culture architecturale dans le courant du 20e siècle permet de situer la grande popularité de la question du contexte dans la seconde moitié de ce siècle. L’importance du contexte y apparaissait comme une force effective pour endiguer la crise du sens que connaissait l’architecture. Il en résulta trois manières particulières de concevoir l’œuvre architecturale en relation avec son contexte.

Au moment du postmodernisme, période de repli théorique et disciplinaire, ces trois familles d’interprétations alimentèrent trois doctrines formalisées et partagées : le structuralisme, le rationalisme et le contextualisme. Au moment du repli théorique amorcé au moment du postmodernisme, les interprétations relatives à ces trois doctrines encouragèrent des stratégies d’intervention basées sur l’idéalisation des conditions matérielles et culturelles des réalités urbaines. La critique du postmodernisme expliqua ces stratégies caricaturales par l’oubli du rôle actif des auteurs architectes dans le travail d’interprétation du contexte d’une œuvre. Un contexte ne doit pas être interprété seulement en tant que réalité habitée – trouvant son sens chez les habitants de l’œuvre – mais aussi en tant que réalité projetée – trouvant son sens dans la conception de l’œuvre.

Cette étude propose un double développement. D’abord un double inventaire des principales notions relatives à la compréhension du contexte de l’œuvre architecturale en tant que réalité habitée et en tant que réalité projetée. Ensuite par une réflexion théorique plus générale développant la relation possible entre la connaissance architecturale et l’œuvre au sein d’une réalité projetée. Nous avançons que par la nature intermédiaire que prennent les connaissances dans le cadre d’une réalité projetée, il s’instaure une relation de réciprocité – et non pas d’autorité – entre le théorique et le pratique, bref entre l’œuvre architecturale et son contexte.

Lieu :

Le vendredi 21 novembre 2014 à 16h00
Bâtiment C, local C5.203, Campus du Solbosch,
Avenue F.D. Roosevelt, 50, 1050 Bruxelles